Дата выхода: | октябрь 2013 |
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Claude Monet (Paris, 1840 – Giverny, 1926) Pour Claude Monet, le qualificatif d\'impressionniste est toujours rest un sujet de fiert. Malgr tout ce que les critiques ont pu crire sur son oeuvre, Monet n\'a cess d\'tre vritablement impressionniste jusqu\' la fin de sa trs longue vie. Il l\'a t par conviction profonde, et peut-tre a-t-il sacrifi son impressionnisme beaucoup d\'autres possibilits que lui offrait son immense talent. Monet n\'a pas peint de compositions classiques avec des personnages, il n\'est pas devenu portraitiste, bien que tout cela ft compris dans sa formation professionnelle. Il s\'est choisi, en fait, un seul genre, celui du paysage, et il y a atteint un degr de perfection auquel aucun de ses contemporains n\'a pu parvenir. Pourtant, le garonnet avait commenc par dessiner des caricatures. Puis Boudin lui conseilla d\'abandonner la caricature et d\'opter pour le paysage : c\'est que la mer et le ciel, les animaux, les gens et les arbres sont beaux justement dans l\'tat o les a crs la nature, c\'est--dire entours d\'air et de lumire. C\'est en effet de Boudin que Monet hrita la conviction de l\'importance du travail en plein air, conviction qu\'il transmit plus tard ses amis impressionnistes. Monet ne voulut pas entrer l\'cole des Beaux-Arts. Il prfra frquenter une cole prive, l\'Acadmie Suisse, fonde par un ancien modle, quai des Orfvres, prs du pont Saint-Michel. On pouvait y dessiner et peindre un modle vivant pour une somme modique. C\'est l que Monet rencontra le futur impressionniste Camille Pissarro. C\'est ensuite dans l\'atelier de Gleyre, que Monet rencontra Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frdric Bazille. Il parlait aussi ses amis d\'un autre peintre qu\'il avait galement trouv en Normandie. Il s\'agissait de l\'tonnant Hollandais Jongkind. «Il fut partir de ce moment mon vrai matre », disait Monet. «C\'est lui que je dois l\'ducation dfinitive de mon oeil ». Ces paysagistes normands, Boudin et Jongkind, se rangent au nombre des matres directs des impressionnistes. En 1871-1872, les paysages de Monet ne se distinguaient pas encore par une grande richesse de coloris ; ils rappelaient plutt les tonalits de la peinture des artistes de Barbizon ou les marines de Boudin. Il composait une gamme de coloris sur la base de tons marron-jaune et bleu-gris. En 1877, lors de la troisime exposition des impressionnistes, Monet prsenta, pour la premire fois, une srie de tableaux : sept vues de la gare Saint-Lazare. Il les choisit parmi les douze toiles peintes dans la gare. Ce motif, dans l\'oeuvre de Monet, est dans la ligne non seulement du Chemin de fer de Manet et de ses propres paysages, avec trains et gare, Argenteuil, mais aussi de la tendance qui commena se manifester avec l\'apparition des chemins de fer. Un beau matin, il rveilla Renoir avec un cri de victoire : «J\'ai trouv, la gare Saint-Lazare ! Au moment des dparts, les fumes des locomotives y sont tellement paisses qu\'on n\'y distingue peu prs rien. C\'est un enchantement, une vritable ferie ». Il n\'avait pas l\'intention de peindre la gare Saint-Lazare de mmoire ; il voulait saisir les jeux de lumire du soleil sur les nuages de vapeur qui s\'chappaient des locomotives. En 1883, Monet avait achet une maison dans le village de Giverny, proximit de la petite ville de Vernon. Giverny, les sries devinrent une des principales mthodes de travail en plein air de Monet. Quand un journaliste, venu de Vtheuil pour interviewer Monet, lui demanda o se trouvait son atelier, le peintre rpondit : «Mon atelier ! Mais je n\'ai jamais eu d\'atelier, moi, et je ne comprends pas qu\'on s\'enferme dans une chambre. Pour dessiner, oui, pour peindre, non ». Montrant d\'un geste large la Seine, les collines et la silhouette de la petite ville, il dclara : «Voil mon atelier, moi » Ds la dernire dcennie du XIXe sicle, Monet commena aller Londres. Il commenait tous les tableaux Londres, d\'aprs nature, mais en terminait beaucoup, ensuite, Giverny. Un ami de Monet, l\'crivain Octave Mirbeau, crit que Monet avait accompli un miracle : l\'aide de couleurs, il avait russi reconstituer sur la toile une matire quasi insaisissable, reproduire la lumire solaire, en l\'enrichissant d\'une quantit infinie de reflets. Claude Monet fut le seul parmi les impressionnistes avoir men jusqu\'au bout une tude presque scientifique des possibilits de la couleur ; il est peu probable qu\'on et pu aller plus loin dans cette direction.