Дата выхода: | октябрь 2013 |
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Harmensz van Rijn Rembrandt (Leyde, 1606 – Amsterdam, 1669) Tout chez Rembrandt est un mystre complet, son esprit, son caractre, sa vie, son uvre et sa mthode de peinture. Mais ce que nous pouvons deviner de sa nature profonde travers sa peinture et les incidents triviaux ou tragiques de sa vie malheureuse (son penchant pour le faste le poussa la faillite), dont les infortunes ne s\'expliquent pas compltement, rvle une effervescence de ses ides et de ses sentiments, des impulsions contradictoires mergeant des profondeurs de son tre comme la lumire et l\'ombre de ses toiles. Malgr cela, rien dans l\'histoire de l\'art ne nous donne une plus profonde impression d\'unit que ses peintures, bien que composes d\'lments trs htroclites aux significations les plus complexes. On a le sentiment que son esprit, gnial, brillant et libre, audacieux et ignorant toute servitude, qui le mena aux plus nobles considrations et aux plus sublimes rveries, jaillissait de la mme source que ses motions. C\'est de l que provient cette composante tragique qu\'il imprima tout ce qu\'il peignait, quel que ft le sujet. Son uvre tait donc ingale, car le sublime, qui tait le propre d\'un homme tel que lui, n\'est pas une chose quotidienne. C\'est comme si cette personnalit singulire, trange, attirante et presque nigmatique la fois avait t lente se dvelopper, ou du moins connatre sa pleine dimension. Que Rembrandt ait possd un talent prcoce et une vision originale du monde, ses dessins de jeunesse et ses premiers autoportraits des annes 1630 le prouvent assez. En peinture, cependant, il ne trouva pas immdiatement la mthode pour exprimer les choses encore incomprhensibles qu\'il avait dire, la technique audacieuse, globale et personnelle que nous admirons dans ses chefs-d\'uvre de la maturit et de la vieillesse, mais qui, en dpit de sa subtilit, fut juge brutale et contribua certainement l\'loigner de son public. Il adopta d\'abord un style sophistiqu trs similaire la manire des «Petits Matres » de son pays. Toutefois, ses dbuts et au temps de ses premiers succs, l\'clairage joua un rle majeur dans sa conception de la peinture et il en fit le principal instrument d\'investigation des arcanes de sa vie intrieure. Il lui rvla la posie de la physionomie humaine lorsqu\'il peignit le Philosophe en mditation, ou La Sainte Famille, si dlicieusement absorbe dans sa modeste intimit, ou l\'ange Raphal quittant Tobias. Mais bientt il exigea plus, et La Ronde de nuit marqua immdiatement l\'apothose de sa rputation. Peu peu, il volua en s\'loignant du naturalisme des premires heures et des clairs-obscurs abrupts, arrondissant les angles et se tournant vers un monde plus color. Il songea aux grands vnitiens et emprunta leurs sujets pour produire une forme d\'art n d\'une vie intrieure et d\'une motion profonde. Les sujets mythologiques et religieux taient traits comme ses portraits. Car tout ce qu\'il puisait dans la ralit et mme dans les uvres des autres, il le transmutait immdiatement en sa propre substance.